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Semaine nationale de la liberté de la presse (SENLIP 2016) : Les hommes de medias face à l’extrémisme

lundi 9 mai 2016, par Assane Koné

A l’instar de la communauté internationale, le Mali a célébré le 3 mai 2016, la journée internationale de la liberté de la presse. L’événement s’est déroulé à la Maison de la presse. Ce fut en présence du président de la Maison de la presse, Dramane Aliou Koné, du ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Omar Hass Diallo, du président de la Haute autorité de la Communication (HAC), Fodié Touré, des anciens ministres, de représentants des organisations professionnelles de la presse, les journalistes et plusieurs étudiants en journalisme.

Cette édition a été placée sous le parrainage du doyen Gaoussou Drabo, ancien ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies. Le thème international retenu en 2016 est « l’accès à l’information et aux libertés fondamentales, c’est un droit ! ». Mais, les organisateurs ont choisi un thème national : « Rôles de la presse dans la lutte contre les extrémismes ». Développé par Dr Naffet Kéita, socio-anthropologue et Sidiki N’Fa Konaté, Journaliste et ancien ministre de la Communication, actuellement directeur général de l’ORTM.

Dans son discours introductif, M. Gaoussou Drabo a remercié les responsables de la Maison de la presse de lui avoir fait l’honneur d’être le parrain de la semaine. Avant de leurs renouveler ses félicitations pour avoir étendu toute la semaine à la commémoration de la journée mondiale de la presse. Selon lui, c’est « un espace ouvert à l’analyse et aux échanges sur nos responsabilités et sur nos combats en tant que femmes et hommes des médias ».

Pour le parrain de la semaine, le thème est plus que pertinent. « Nous avons été et nous sommes encore suffisamment instruits par l’histoire pour identifier et mesurer les méfaits des divers radicalismes. Nous savons aussi que l’intolérance peut prendre de nombreux visages et qu’elle peut amener n’importe lequel d’entre nous à être agresser dans son quotidien, comme l’a malheureusement été notre confrère Bakary Cissé de la Radio Klédu », a rappelé M. Gaoussou Drabo.

Nous avons cru être à l’abri de tels phénomènes, poursuit le doyen. « Nous avons pensé que le fond culturel de notre pays, fait de tolérance et de pondération, nous immunisait totalement contre certains dangers et contre certaines dérives. Nous savons désormais que cette protection certes existe, mais elle doit être entretenue et renforcée. Nous le ferons en utilisant nos armes qui sont l’information, l’analyse et la persuasion », a-t-il Souligné.

Selon le Secrétaire général du ministère de l’Economie numérique et de la Communication, Cheick Omar Maïga, « les extrémismes ne se retrouvent pas seulement dans le domaine de la religion, mais dans tous les autres domaines. Les extrémismes, c’est dans la politique, dans la vie sociale, dans le voisinage. Notre responsabilité à nous hommes de médias, c’est de faire en sorte que partout, à chaque instant que nous cultivons davantage la cohésion et la convivialité ».

Des méthodes radicales ou violentes

Un sujet d’actualité passé en crible par deux éminents conférenciers, il s’agit de Dr Naffet Keita, Anthropologue et Sidiki N’fa Konaté, Journaliste et non moins ancien ministre de la communication.

Pour le Premier conférencier, Dr Naffet Keita, socio-anthropologue, l’extrémisme est synonyme d’excès, de fanatisme, de jusqu’auboutisme, d’exagération dans les opinions. « L’extrémisme est la tendance à adopter une attitude, une opinion extrême, radicale exagérée pousser jusqu’à ses limites ou à ses conséquences extrêmes. ». Une des caractéristiques, selon lui, est une pensée dogmatique qui refuse toute alternative aux idées avancées et qui conduit à vouloir les imposer par des méthodes radicales ou violentes. Et d’ajouter que l’on pouvait les retrouver dans de nombreux domaines comme politique, économique, social, religieux etc.

C’est pourquoi, il dira que « les médias, dans les cas d’urgence, doivent adopter ou définir des codes qui doivent comporter notamment la recommandation de ne pas interviewer les terroristes et de ne pas leur fournir l’opportunité d’intervenir en direct sans consultation préalable avec les autorités compétentes. Il n’existe pas de scoop pour le terroriste ».

Quant à Sidiki n’Fa Konaté, second exposant, il a estimé que la presse est par essence opposée à l’extrémisme, parce qu’elle est fondée sur la liberté de choix entre plusieurs possibilités proposées au public alors que l’extrémisme est fondé sur l’absence de choix, le dogmatisme le plus absolu, l’absence d’alternative en dehors de la solution extrême. Il a indiqué que la presse une fonction veille, une fonction qui, doit s’exercer en faisant des reportages et en édifiant l’opinion.

Cependant, une préoccupation commune de l‘assistance, était de savoir comment l’extrémisme est-il égal au terrorisme. Dr Naffet a expliqué qu’on pouvait trouver en réalité une relation de synonymie. « Dans l‘extrémisme, il ya la violence, la terreur tout comme le terrorisme aussi se caractérise par la violence et la terreur ». a souligné le Socio-anthropologue.

A noter qu’une visite d’exposition photos a couronné la cérémonie.

Moussa mallé SISSOKO


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