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Fatou Guèye Ndiaye, femme diplômée : « J’ai 41 ans et je n’ai ni enfant ni mari »

mercredi 23 mars 2016, par Assane Koné

Dakar, AP- Plutôt citadines, bourrées de diplômes, ces femmes, avec une tête bien pleine, se sont battues pour réussir leurs vies professionnelles. Accrochées à l’autonomie financière, passionnées de travail, elles mènent en parallèle une vie sociale, associative et culturelle intense. Jusqu’au jour où elles se rendent compte que le temps ne les attend pas.

A 35 ans, certaines femmes paniquent et regrettent. Elles n’ont pas eu la chance de faire très tôt d’enfants. Fatou Guèye Ndiaye, une femme cadre, âgée de 41 ans, n’arrive pas jusqu’à présent à trouver un mari. Surprise dans son lieu de travail, avec tout le confort qu’il faut, elle est plutôt désespérée.

Les années vers la ménopause s’approchent et son seul souhait est de trouver un époux pour avoir des enfants. « J’ai 41 ans et je n’ai pas d’enfant ni de mari. J’ai privilégié ma carrière et j’avais le sentiment d’avoir réussi. L’apprentissage des codes du monde du travail a absorbé toute mon énergie et m’a empêché d’avoir une vie personnelle épanouie.

J’avais décidé de ne pas me prendre la tête par rapport à un enfant », a-t-elle regretté. Ainsi, elle incite la génération future à ne pas tomber dans son piège.

Fatou Guèye Ndiaye souligne que dans ce monde, les femmes devraient trouver leur place plus facilement. Elles doivent rester elles-mêmes, dans leurs dimensions de femme, mère, fille, amie et professionnelle. « J’espère beaucoup pour les générations suivantes que le monde professionnel intégrera plus les valeurs féminines que sont le consensus, le travail collaboratif, la réussite d’un projet, en remplacement de la compétition à tout prix, des tactiques politiques et des carrières individuelles », a-t-elle conseillé.

Dans l’autre sphère, d’autres revendiquent haut et fort cette solitude. Un choix, pas toujours bien compris par l’entourage. Conséquence souvent, d’une vie de couple, dont elles ont mesuré toutes les limites. Sur ce, Mame Marième Fall, vendeuse de clémentine au marché de Petersen soutient qu’elle n’arrive pas à comprendre certaines femmes qui sont prêtes à sacrifier leur vie conjugale afin d’accéder à des postes. Elle explique qu’elle préfère sacrifier sa carrière plutôt que son partenaire. Un bon boulot, on peut le retrouver.

Mais, le grand « amour », cela me paraît logiquement, moins évident. « Vu la manière, dont certaines entreprises lâchent leurs employées est totalement honteuse. Je préfère réussir ma vie privée que ma vie professionnelle. Même si, je n’aurais du coup jamais de salaires honorables », a préféré Mame Marième Fall.

Elle ajoute : « parfois, je vois certaines femmes qui accèdent à des postes de responsabilité. Je me dis que je ne les trouve pas souvent très féminines. C’est mon opinion. Elles semblent assez insensibles, froides. ».

Elle préfère jusqu’à présent privilégier sa vie familiale. Parce que, c’était pour elle une base, un rocher, quelque chose d’essentiel. « Je n’ai toujours pas eu confiance. Je crois qu’une fois ce temps passé auprès des miens, je serai tout à fait capable de déplacer des montagnes pour faire ma place dans le monde professionnel. Mais, il n’est jamais trop tard », espère-t-elle. Le temps suivant son envol n’est pas allié de personne. Qui veut devenir mère doit s’y prendre à temps. Sinon…

A N/DAKAR (AP)


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