Politique > Genre et élections : la MINUSMA appuie les femmes candidates aux élections couplées du mois d’octobre

Genre et élections : la MINUSMA appuie les femmes candidates aux élections couplées du mois d’octobre

jeudi 20 août 2015, par Assane Koné

En même temps que les hommes, les femmes maliennes se préparent à prendre part aux élections communales, régionales et du district de Bamako, prévues en fin octobre 2015.

A l’initiative de l’Unité Genre de la MINUSMA, une trentaine de femmes provenant du Cadre de concertation des femmes des partis politiques a tenu ce jeudi une journée d’échanges en vue de déterminer leurs besoins en matière de participation au processus électoral. Des besoins qui passent essentiellement par la formation, à l’instar de la présente session qui met l’accent sur la Constitution du Mali, la Loi électorale malienne et le Code des collectivités actuellement en vigueur.

Le mandat de la MINUSMA déterminé par les Résolutions 2100 (2013), 2164 (2014) et 2227 (2015) lui demande de prendre en compte, de façon transversale, les questions de genre et de porter assistance aux autorités du Mali pour assurer l’inclusion, la participation et la représentation des femmes à tous les niveaux de la vie politique et institutionnelle. Victimes de la crise, il est à rappeler que les femmes maliennes ont joué un rôle déterminant dans le processus de pacification, en témoigne leur participation aux pourparlers d’Alger, couronnés par l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali.

Pour Ancilla Ndahigeze, Chef par intérim de l’Unité Genre de la MINUSMA, « la tenue d’élections libres et transparentes participe de la construction et de la consolidation de la paix et de la démocratie au Mali ». Elle ajoute que « la mobilisation et la participation des femmes, en tant que citoyennes et candidates aux élections est une nécessité ».

Mme Ndahigeze a rappelé que dans le souci de mieux préparer les femmes, la MINUSMA à travers sa Division électorale et son Unité Genre va organiser d’autres ateliers de formation des femmes sur les nouvelles modifications apportées aux textes qui régissent les élections au Mali. Pour elle, « ces élections constituent une opportunité de renforcer la démocratie malienne en améliorant les statistiques relatives à la représentativité des femmes dans les postes de responsabilités des collectivités ».

Parlant de cette représentativité, Oumou Dembélé, porte-parole de la Coordination des femmes des partis politiques dira que « le nombre de femmes dans les instances dirigeantes des associations, des partis politiques et dans les sphères décisionnelles des entreprises ne correspond ni à notre poids démographique ni à nos compétences », déplorant du même coup que la loi sur le quota de 30 % de femmes aux postes électifs et nominatifs ne soit toujours pas votée à l’Assemblée nationale du Mali.

Les femmes ont encore plusieurs handicaps à se faire élire, Oumou Dembele évoque à ce niveau l’exclusion des femmes, le manque d’intérêt pour la participation dans l’administration et la gestion des communes ainsi que le faible niveau de formation. D’autres doivent au préalable demander l’autorisation à leurs conjoints qui s’opposent parfois à leur participation aux affaires publiques.

Toujours selon la Présidente du Cadre de concertation, certaines femmes sont confrontées au manque de moyens financiers pour constituer le dossier de candidature, d’autres encore sont découragées par certaines pesanteurs culturelles liées à la présence féminine dans les instances de décision.

Le couplage des élections est une expérience déjà bien vécue au Mali. Pour cette fois, les femmes ont jusqu’au 10 septembre pour enregistrer leurs candidatures. D’où l’importance pour elles de se mobiliser afin de s’inscrire dans des positions confortables sur les listes électorales.

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