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Musique : Diaki Lolo et « Baobab Group » arrivent avec l’album « Sabou »

mercredi 3 juin 2015, par Assane Koné

« Sabou » est le titre du premier album du « Groupe Baoba ». Cet album sera présenté aux mélomanes maliens le 17 juin 2015, au cours d’une soirée qui sera organisée au Patio de l’Institut français de Bamako. Mais, en attend allons à la découverte de cette initiative qui a nécessité beaucoup d’engagement humain.

« Sabou » symbole de l’auto-production sera présenté au public malien dans une soirée dédicace le 17 juin 2015 au Patio de l’Institut Français de Bamako.

La production musicale est devenue un parcours de combattant pour les artistes maliens. La quasi-totalité des maisons de production ont fermé boutique. Malgré qu’ils regorgent de talents, les artistes maliens sont aujourd’hui condamnés à l’autoproduction. Donc, il faut se battre pour créer, se battre pour vivre et nourrir sa famille et se battre pour assurer les frais de studio. L’album « Sabou » que le groupe Baobab vient de mettre sur le marché discographique est un album qui symbolise cette lutte acharné de la résistance des artistes maliens qui refusent de mourir à cause de la piraterie de leurs œuvres. Si hier c’était les cassettes qui couraient les rues, aujourd’hui les artistes et leurs œuvres sont dans le téléphone. Et, de bluetooth en bluetooth, ils sont écoutés par ceux qui prétendent les aimer.

Pour tout cela, nous disons que « Sabou » est un est un chef d’œuvre, pour la simple raison que ses concepteurs, les 7 musiciens du groupe Baobab qui existe depuis 2005, ont mis pratiquement cinq années de leur existence sur terre pour le réaliser. Il est aussi un chef d’œuvre parce qu’il a été réalisé à travers 4 studios d’enregistrement de Bamako : studio Lafia, Studio Royal, Studio Mandé et le mixage au studio Moffu. Il est enfin un chef d’œuvre parce qu’il reçoit plusieurs collaborations d’artistes célèbres et notoirement connus : Seydou Milmono, ancien basiste de Salif keita, Baba Salah pour la guitare solo, Yacouba Cissoko pour le Ngoni, Boubacr Sidibé qui a longtemps joué avec Habib koité.

« Sabou », l’œuvre de 7 musiciens regroupés dans « Baobab group » est composé de 12 titres et fera visiter le mélomane à travers plusieurs aires culturelles maliennes.

« Africa » est le titre du premier morceau. Dans ce titre, « Baobab group » sur une musique acoustique manding, marque son engagement panafricain et dénonce les politiques « d’immigration choisie » qui provoquent aujourd’hui des drames humains dans la méditerranée. Le deuxième titre, toujours dans le registre de la musique acoustique manding, intitulé « Brazza » est un hymne à l’unité africaine. Les artistes rappellent aux africains que l’union fait la force. « Déli feat Tchandra Ecosse » est un featuring avec l’écossaise Tchandra. Sur rythme d’un « takamba » qui ne dit pas son nom, Diaki Lolo , le lead-vocal du groupe rend hommage à Tchandra et lui rappel que sa séparation d’avec le groupe qui l’avait adopté n’est pas facile.

Le quatrième morceau « Kanawa feat Tchandra Ecosse » est plus précis, Diaki Lolo de façon claire chante, sur un aire de « Slow » avec Tchandra et lui demande de ne pas partir du Mali. « C’est une chanson d’amour pour traduire l’attachement de cette dame au Mali et à notre groupe au regard du soutien inestimable qu’elle lui a réservé », nous a indiqué Moctar Bah, un guitariste du groupe. Et, oui, chanté au Mali, sans faire référence à la méchanceté ou « Konia », relèverait d’un miracle. Au regard de son parcours, le groupe Babaob a sûrement eu à plusieurs reprises l’occasion d’expérimenter la méchanceté, jusqu’à lui consacrer un titre. Sur un rythme de « Blues », la méchanceté, l’égoïsme ou tout simplement « bagnègoïsme » est dénoncé sous toutes ses facettes.

En cette période qui court et surtout quand on sait que si Modibo Kéita vivait, il allait fêter son centenaire, « Maliden », chanté sur un rythme manding ressemble comme un hommage à ce grand homme qui a conduit le Mali à l’indépendance et de la plus belle manière. « Nous saluons Modibo Keita et ses compagnons pour le combat épique qu’ils ont mené pour conduire le Mali à l’indépendance », nous a indiqué Diaki Lolo. « Sabou », le titre qui donne son nom à l’album, est un hommage à Katarina Tobet, suédoise de nationalité qui n’a jamais lésiné sur les moyens pour soutenir le groupe. Et, pour cet hommage, « Baobab group » l’invite à danser sur un rythme d’afro-beat. Sans trop de détails, Diaki Lolo, sur un rythme de slow manding, invite les mélomanes à écouter à écouter sa vision de la nuit, « Soumanako ».

Eh oui, François Holland, Président de la République française, pour sa sage décision selon le groupe Baobab, méritait qu’on lui rende hommage. Dans un featuring intitulé « Holland feat Woro Ferela monden dit Jazz », Diaki Lolo et le rappeur malien Woro Ferela monden, sur un rythme de mélodie manding mélangé à un beat afro, rendent un hommage musical à François Holland. « Nous disons merci à François Holland. Nous sommes reconnaissants pour tout ce qu’il a fait pour aider le Mali. Cette période a été difficile », nous indiqué Diaki Lolo.

Sans être dans la mouvance de la réconciliation nationale, le groupe Baoba dans « Yafam », prône le pardon sur un rythme « zook ». Et comme pour dénoncer le mensonge et les menteurs, dans « Sa baa », chanté en rythme peulh, Diaki Lolo et ses camarades ne cachent pas leur opposition à tous les colporteurs de rumeurs, de mensonges. Et, seul Dieu sait qu’ils sont nombreux sous nos cieux.

Et, pour finir qui mieux qu’un artiste musicien connaît ce qui se passe la nuit dans les rues. Condamner à jouer entre deux ou trois cabarets par nuit, ils sont des fins observateurs de notre société nocturne. Et, de cette observation est né le titre « Sou Kora Bamako » ou Bamako by night, comme le dirait l’autre. Pour rester en symbiose avec la douceur rythmée de la nuit dans le sahel, Baobab group ne pouvait pas trouver mieux qu’un twist pour dénoncer la prostitution à ciel ouvert dans les rues de Bamako à une certaine heure de la nuit.

Pour être parmi les premiers maliens à découvrir ce chef d’œuvre, il faut être dans les premières loges le 17 juin 2015 au Patio de l’Institut français.

Assane Koné

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