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Fespaco 2015 : Le Mali vers son 4e Etalon d’or de Yennenga ?

lundi 2 mars 2015, par Assane Koné

Avec trois Etalon à son actif, le Mali tentera pour cette 24e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) de décrocher un 4e étalon. Ce sont 134 œuvres cinématographiques, de toutes catégories confondues, qui seront en compétition dont « Rapt à Bamako » de Cheick Oumar Sissoko. Pour cette édition, le Mali n’entend pas faire de la figuration.

La capitale burkinabè vibrera du 28 février au 7 mars 2015, au rythme de la 24e édition du Fespaco. Une trentaine de pays participent cette année à la conquête du trophée le plus convoité du cinéma africain : L’étalon d’or de Yennenga. C’est surtout en raison du manque de moyens financiers que les productions de réalisateurs maliens ne seront pas nombreuses au Fespaco 2015. Qu’à cela ne tienne, notre pays sera présent avec 5 films en compétition.

Un seul film malien sera dans la compétition de la catégorie long-métrage. Il s’agit de « Rapt à Bamako », un film de Cheick Oumar Sissoko, réalisateur malien, déjà détenteur d’un étalon d’or de Yennenga, avec son film « Guimba, un tyran une époque » en 1995.

Dans la compétition court-métrage, un seul film représentera notre pays : « Chambre noire » d’Oumar Niguizié Sinenta, jeune réalisateur sorti du Conservatoire des Arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté de Bamako.

Dans la compétition des films documentaires, le Mali sera représenté par « Devoir de mémoire » de Mamadou Cissé. Ce film loin de faire l’apologie des djihadistes, revient sur les enjeux de la crise au nord du Mali.

Du côté de la compétition des séries TV, Boubacar Sidibé, réalisateur à l’ORTM, défendra l’étendard malien avec son feuilleton « Dougouba Sigui ».

Au titre des films des écoles africaines de cinéma, Kassim Koné de « Brigo films formation », défendra les couleurs maliennes, avec son film « Délestage électrique ».

Le Mali a-t-il les moyens de remporter le plus grand trophée du cinéma africain ? Pour certains spécialistes, le Mali avec Cheick Oumar Sissoko est capable de s’adjuger l’Etalon. « C’est un réalisateur plein de talent qui fera certainement parler de lui à cette 24e édition du Fespaco » affirme un cinéaste.

« Rapt à Bamako », un film techniquement au point

Et, nous osons le croire, tant le film « Rapt à Bamako », du point vu cinématographique remplit toutes les conditions techniques. Un scénario époustouflant, rendu par un jeu d’acteur d’une rare maîtrise, amplifié par un choix volontariste d’une lumière qui rime avec les scènes. Et, pour finir la technique du montage qui fait appel à des scènes de réminiscences, prouve à suffisance que Cheick Oumar Sissoko, contrairement à plusieurs réalisateurs de sa génération, s’est rapidement familiarisé avec le numérique.

Avec tous ces atouts, « Rapt à Bamako », une production du CNCM compte défendre crânement les couleurs maliennes à Ouagadougou et sur d’autres scènes. « Rapt à Bamako » est un film qui croque l’actualité que vivent plusieurs Etats africaines en ce début du 3e millénaire : l’essai de la démocratie multipartite.

Dans une démarche d’un film d’action, qui prendra par moment des allures d’un film policier, Cheick Oumar Sissoko s’est volontairement placé dans une démarche pédagogique. Le film raconte une histoire pathétique où l’émotion se dispute par moment avec la révolte.

Le célèbre réalisateur malien, qui plus est actuellement le secrétaire général de la Fédération panafricaine du cinéma, avec un siège d’observateur à l’Union africaine, dans son film, révèle l’insouciance et l’agonie des hommes politiques africains pour la condition humaine, à travers le regard de jeunes de 14 ans. Malik et Sara révèlent l’insouciance et l’agonie des hommes politiques pour la condition humaine.

Dans une maîtrise du jeu des acteurs, Cheick Oumar Sissoko invite le cinéphile à vivre l’autre facette du processus démocratique qu’expérimentent les Etats africains. Dans le film qui porte sur une élection présidentielle, trois générations vont s’affronter. Tous les moyens seront utilisés, même les plus sordides du genre, sacrifices humains.

Mais, démocrate dans l’âme, dans un élan d’espérance sans limite, le réalisateur n’a pas hésité à faire un zoom sur l’ouverture d’esprit et la combativité des jeunes issus de deux cultures, malienne et occidentale, pour éviter deux drames qui se donnent le plus souvent rendez-vous lors des élections dans une Afrique nouvellement démocratique pour plonger les populations dans la désolation, après des contestations violentes de résultats des urnes : le Rapt et l’assassinat d’un albinos et le rapt des résultats d’une élection présidentielle par un des candidats.

Comme pour dire que les anciens auront toujours leur place en Afrique, le réalisateur met un accent sur l’engagement d’une grand-mère dénommée Mah, à côté de ses petits-enfants. Dans tous les cas, le film de Cheick Oumar Sissoko sort des sillons auxquels le cinéma malien nous a habitué. Il va explorer d’autres horizons comme le film policier.

A.S et A.K

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