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Doumbi-Fakoly, Écrivain, chercheur malien : « Ibk appelle à des prières inutiles et de résignation »

samedi 30 août 2014, par Assane Koné

« Ibk se doit de faire ce que ses compatriotes attendent de lui ; ils l’ont élu pour cela, entre autres missions. Il est obligé d’ « aider le Mali en donnant les armes nécessaires à son armée afin que le pays lui aussi obtienne l’aide qu’il est en droit d’attendre du monde invisible ». Il faudra à Ibk ce courage des ennemis de notre pays. Choyer l’armée nationale en termes d’armements moderne de combat. C’est le strict minimum duquel il ne peut se soustraire ». Cette synthèse pourrait résumer l’esprit de Doumby Fakoly qui pense que IBK devait accorder plus d’importance aux « traditionnalistes, restés fidèles à la Vision ancestrale du Monde », notamment « avoir le cran, en appoint à l’armée nationale, de faire appel à nos chasseurs qui ne chassent pas que le gros gibier ainsi qu’à nos femmes de connaissances familières de la théurgie ». Lisez sa contribution !

Depuis quelques jours, Ibk sollicite la mobilisation générale des leaders religieux musulmans et chrétiens ainsi que des Maliens adeptes de ces deux religions pour supplier Allah, par des prières, afin qu’il ramène la paix dans le pays.

Par mépris pour les traditionnalistes, restés fidèles à la Vision ancestrale du Monde, Ibk n’a même pas émis une parole en leur direction.

C’est que, ignorant totalement l’histoire des religions, Ibk s’obstine à croire à la magnanimité d’Allah pour toutes les Créatures Pensantes et Parlantes.

Or, à l’évidence, Allah n’a pas inscrit les Noirs dans son programme d’aide aux Existants Pensants et Parlants.

Une petite démonstration destinée, non pas à convaincre Ibk, mais à susciter la réflexion salutaire chez lui et chez tous les sceptiques.

Quand il répondait aux noms de Jehovah-Yahveh-l’Éternel, Allah a permis à son autre prophète, Nuhun (Noé) de proférer les terribles propos ci-dessous :

« Maudit soit Canaan ! Qu’il soit l’esclave des esclaves de ses frères ! Béni soit l’Éternel ! Dieu de Sem et que Canaan soit leur esclave ! Que Dieu étende les possessions de Japhet, qu’il habite dans les tentes de Sem que Canaan soit leur esclave. » Genèse, chapitre 25 à 27)

Pour les « pas-du-tout-informés », Canaan est le petit fils de l’ivrogne Nuhun (Noé) et l’aîné du troisième fils de ce dernier, Cham, qui a découvert et s’est moqué de sa nudité quand il l’a trouvé totalement saoul sous sa tente.

Le Rabin Elie Munk, exégète et commentateur renommé du Pentateuque, révèle le sens qu’il dit symbolique de ces paroles négrophobes de l’ivrogne Nuhun (Noé) :

« Les paroles que Noé adressa à ses enfants, eurent, cependant, une portée historique universelle.qui est due au fait que les trois fils devinrent, après le déluge, les pères de l’humanité. Sem fut l’ancêtre des peuples sémitiques, Cham celui des populations essentiellement africaines et Japhet fut l’ancêtre des nations indo-européennes ou aryennes….

… Les enfants de Cham. Ils constituèrent les peuplades d’Égypte ; d’Éthiopie, de Somalie et de Canaan, dont les diverses familles se répartissent en plusieurs régions de l’Afrique, de la Phénicie et de la Palestine.

La couleur noire de cette race est considérée comme une punition divine infligée à l’ancêtre Cham à la suite de sa corruption morale et de son grave péché vis-à-vis de son père. »

Le Coran, dont les fondements reposent à 70 voire 80 % sur ceux de la Bible, Ancien et Nouveau Testaments confondus, reprend à son compte ce délire pseudo-mystique et ouvertement raciste de la Thora et de l’exégèse biblique et chrétienne.

Le monde entier, sauf les Noirs principales victimes expiatoires, sait que ce sont ces paroles de l’ivrogne et totalement fictif Nuhun (Noé) qui ont justifié et qui continuent de justifier l’incroyable infériorisation des Noirs, acceptée sinon intériorisée par nombre d’entre nous.

Le monde entier, sauf les Noirs principales victimes propitiatoires, sait que toute l’histoire de l’ivrogne Nuhun (Noé) est une autre page du volumineux et mauvais récit historique qu’est la Bible, truffée de mensonges, d’arrangements de la réalité historique et de contre vérités non moins historiques.

Le monde entier, sauf les Noirs victimes désignées d’une soif de revanche infondée et ingrate à l’endroit du peuple kamite (noir) d’Égypte antique, bienfaiteur, dans tous les sens du terme, du peuple hébreux et de ses descendances sémites ; à savoir Juifs et Arabes.

La question cruciale que, au regard de ce qui précède, même un élève briefé de l’école sinistrée d’Alpha Umar Konaré et d’Amadou Tumani Turé est tenté de poser à Ibk est la suivante :

« Allah, qui a offert la dignité du peuple noir à la race blanche jusqu’à la fin du monde qu’il a créé, va-t-il se dédire et lui permettre de se soustraire du joug de ses maîtres ? »

Ibk est invité, urgemment, à sonder les attitudes et les comportements des Tuaregs et des Arabes sécessionnistes ; attitudes et comportements qui indiquent clairement qu’ils n’ont aucun doute sur la fidélité d’Allah à sa parole de faire de leur race une race dominante sur le peuple noir.

Eux aussi sont des musulmans et, de plus, ils sont les créateurs de cette religion qui a pour nom Islam.

Eux aussi prient quotidiennement Allah pour la satisfaction intégrale de leurs souhaits de domination sur les Noirs.

Et pour l’heure, force est de reconnaître que ce sont eux qu’Allah écoute. Et eux seulement.

Ibk doit s’interroger, avec lucidité, sur la stérilité patente des prières kilométriques, à longueur de journées, de semaines et de mois, faites avec la plus grande dévotion par les leaders religieux musulmans et chrétiens et par le citoyen lambda musulman.

Pas même un semblant de paix honorable pour le pays ne s’annonce encore à l’horizon !

Ibk est aussi invité à se demander pourquoi ses inchallahs sans fin continuent-ils de rencontrer un silence assourdissant de la part d’Allah.

Par ailleurs, uue autre évidence se présente à la sagacité d’Ibk.

Tout en étant totalement convaincus qu’Allah ne cessera jamais d’agréer leurs désirs de domination, les Tuaregs et les Arabes indépendantistes continuent de s’armer toujours plus et toujours mieux.

Car l’adage judéo-chrétien ( ?) est, dans un certain sens, fondé qui dit « aide-toi et le ciel t’aidera ».

Ibk se doit de faire ce que ses compatriotes attendent de lui ; ils l’ont élu pour cela, entre autres missions.

Il est obligé d’ « aider le Mali en donnant les armes nécessaires à son armée afin que le pays lui aussi obtienne l’aide qu’il est en droit d’attendre du monde invisible ».

Il faudra à Ibk ce courage des ennemis de notre pays. Choyer l’armée nationale en termes d’armements moderne de combat.

C’est le strict minimum duquel il ne peut se soustraire.

Mais il faudra qu’Ibk ait également l’audace honorable de suivre la voie de nos Ancêtres qui invoquaient leur Dieu, notre Dieu et non un Dieu étranger qui n’aurait que faire de leurs suppliques inutiles.

Ibk doit aussi avoir le cran, en appoint à l’armée nationale, de faire appel à nos chasseurs qui ne chassent pas que le gros gibier ainsi qu’à nos femmes de connaissances familières de la théurgie.

Ibk doit savoir que, en tant que garant l’image de notre pays, il ne peut pas se permettre de donner au monde qui nous observe, l’idée même fugace d’un homme d’État à court d’idée pour inverser le faux tir du destin imprimé à la marche de son peuple.

En arriver à s’en remettre à Dieu, quelque soit le nom que ce dernier porte, ressemble fort à la résignation et au fatalisme, situations psychologiques inconnues de la Vision ancestrale négro-africaine qui est dynamique, toujours, et non statique, jamais.

Doumbi-Fakoly
Écrivain, chercheur.

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