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Bocary Tréta face au député Bakary Koné des engrais de mauvaise qualité : Eléments de réponse aux questions orales à l’Assemblée nationale

dimanche 21 juin 2015, par Assane Koné

Bokary Tereta, ministre du développement rural, dans le dossier des engrais frelatés étaient devant l’Assemblée nationale pour une série de questions orales. Lisez ses réponses !

Question N°2 :
Quelle est la quantité de mauvaise qualité d’engrais introduite dans notre pays ?

Réponse : Les objectifs d’emblavure pour la culture de coton au titre de la campagne 2015/2016 (CMDT et OHVN) sont de 585 000 hectares et les besoins globaux en engrais sont de 211 999 tonnes répartis entre le complexe coton : 101 001 tonnes, l’urée perlée : 73499 tonnes et le complexe céréale : 37 499 tonnes.

L’analyse de 163 échantillons d’engrais soit 9193 tonnes d’échantillons d’engrais prélevés lors du premier tour d’échantillonnage en zones CMDT/OHVN a révélé que 3404 tonnes, soit 37% des échantillons prélevés, sont hors norme.

Au regard des résultats, j’ai instruis par :

 Lettre N°OO599/MDR-SG-DNA du 08 avril 2015 pour étendre dans la semaine du 11 au 14 avril 2015, le contrôle aux zones d’intervention de et Agence relevant de mon département tous les Offices ;

 Lettre N° 00620/MDR-SR du 10 avril 2015 pour lui notifier que tous les lots incriminés soient retirés du circuit et de veiller à ce que les engrais « hors normes « ne soient utilisés par les producteurs et productrices agricoles ;

 Lettre N°00780/MDR-SG du 30 avril2015 pour instruire au PDG de la CMDT et au Directeur national de l’Agriculture pour apporter leur appui au Président du GIE pour prendre en charge mes recommandations issues de la réunion de restitution des résultats d’analyse des engrais tenue le 02 avril 2015

Question N°3 : Où se trouvent actuellement ces engrais ? Peut-on les retirer de la consommation ?

Réponse : Les prélèvements d’échantillons ont été effectués dans les magasins CMDT et OHVN, lieux de livraison des engrais au GIE (UN-SCPC/CMDT/OHVN) par les fournisseurs.

Conformément à l’article 8 du cahier de charges, le GIE a demandé par écrit à tous ces fournisseurs de procéder au retrait des quantités hors normes et procéder à leur remplacement. Ce processus est en cours.

Question N° 4 :
A combien s’élèverait la perte de la production agricole si cet engrais venait à être utilisé ?

Réponse : Il n’y a pas lieu de créer la panique chez nos producteurs ou d’alerter intentionnellement notre opinion publique pour des raisons par ailleurs inavouées.

Un engrais hors norme est certes un engrais ne répondant pas aux critères de qualité requise. Il n’est pas de bonne qualité pour corriger les carences des sols en vue d’assurer une nutrition équilibrée des cultures.

Cependant, toute formule d’engrais chimique est mise au point en fonction de la composition agro-chimique des sols et des besoins des plantes. De ce fait, un engrais peut être de mauvaise qualité pour un type de sol, mais bon pour un autre type.

Comme indiqué plus haut, les objectifs d’emblavure pour la culture de coton au titre de la campagne 2015/2016 sont de 585 000 ha et la quantité d’engrais jugée hors normes est de 3 404 tonnes. Cela représente environ 1,6 % des besoins globaux en engrais qui sont de 211999 tonnes.

Je précise une fois de plus que la déficience en éléments nutritifs par rapport aux normes fixées par les textes ne veut pas dire que les engrais sont périmés ou frelatés comme dit dans certains médias de la place ou certains relais de groupes d’intérêt ou de pression. Ils ne sont pas non plus toxiques comme certains ont eu à le dire.
Les exemples donnés au début de mon intervention le prouvent à suffisance.

Question N°5 : Quelles sont les effets sur les hommes, sur le sol, sur les plantes ?

Réponse : la question est certainement en rapport avec les termes « engrais périmés » ou « frelatés » diffusés par abus par certains médias.

Les effets néfastes restent essentiellement le non atteint des objectifs de production du fait que les plantes ne bénéficieront pas des quantités d’éléments nutritifs qu’il faut pour développer tout leur potentiel.

Cependant, il faut noter que l’excès de tout est nuisible. Même les engrais de « bonne qualité », dans des mauvaises conditions d’utilisation, peuvent contribuer à détériorer la structure du sol et à altérer les eaux souterraines.

Question N° 6 : Comment les marchés ont-ils été attribués ?

Réponse : Les marchés ont été attribués suite à un appel d’offres pour approvisionner les producteurs des zones CMDT et OHVN en engrais au titre de la campagne 2015-2016.

Par contre la vente est libre au niveau des Offices et des zones d’intervention des Directions régionales de l’Agriculture où l’accès à la subvention reste conditionné à la détention de la caution technique délivrée par les agents d’appui – conseil.

Question N° 7 : A quel moment précis vous avez été informé que ces engrais sont de mauvaise qualité ?

Réponse : C’est au cours de la réunion de restitution des résultats des laboratoires (national et internationaux) tenue le 02 avril 2015 que nous avons cerné toute la dimension de cette épineuse question de qualité des engrais. Je rappelle que par souci de transparence j’ai insisté à ce que tous les fournisseurs ayant pris part à l’appel d’offre soient présents.

Je rappelle que depuis le mois de décembre 2014, j’ai engagé par écrit le GIE à prendre les dispositions pour faire respecter les délais de livraison et de prendre contact avec la DNA pour amorcer le processus de contrôle de qualité des engrais issus de l’appel d’offres dudit GIE.

Question N° 8 : Qui vous a informé de la mauvaise qualité des engrais ?

Réponse : J’ai été informé par la Direction Nationale de l’Agriculture à travers son rapport sur les résultats d’analyse chimique des échantillons réalisés par le Laboratoire –Sol-Eau –Plante de Sotuba (mars 2015) et certains laboratoires internationaux. saisis par nos soins.
J’ai tenu par souci de transparence d’organiser une rencontre avec tous les acteurs concernés (services techniques, opérateurs économiques et la profession agricole) pour leur restituer les résultats et les tenir informés de la teneur de la lettre de mon homologue de Côte d’Ivoire qui contrairement aux informations de certaines personnes qui ont fait une déduction facile, un raccourci en véhiculant une information inexacte.

La lettre du ministre ivoirien de l’agriculture en date du 14 janvier 2014 attirait l’attention de son homologue malien sur l’importation et la commercialisation en République de Côte d’Ivoire et dans la sous-région d’engrais non conformes. En outre elle demandait aussi de prendre des dispositions pour protéger les producteurs qui sont les utilisateurs finaux de ces engrais (voir copie de la lettre).

Par ailleurs, la lettre du ministre ivoirien, citée plus haut concernait les engrais de la campagne agricole 2014/2015 et non ceux de 2015/2016. Elle n’a en outre indexé aucun fournisseur.

Dans le cadre des dispositions conservatoires, nous avons opté pour l’intensification du contrôle à l’intérieur du pays en l’étendant aux zones d’intervention des Offices/Agences et des Directions régionales de l’Agriculture en République du Mali.

Question N° 9 : les dispositions sont elles déjà prises par votre département pour remplacer les quantités de mauvaise qualité afin de sauver la campagne ?

Réponse : Je précise que conformément à l’article 8 du cahier de charges, le GIE a demandé par écrit à tous ces fournisseurs de procéder au retrait des quantités hors normes et procéder à leur remplacement. Ce processus est en cours.

Question N° 10 : les personnes mises en causes ont-elles été identifiées ?

Réponse
 : Les résultats des analyses indiquent les stocks mis en cause. Les fournisseurs qui ont livré lesdits stocks sont connus et les zones de dépôt sont identifiées.

Question N° 11 : Quelles sont les dispositions prises pour éviter de tel désagrément à l’avenir ?

Réponse  : Dans le souci d’approvisionner les producteurs maliens en engrais de qualité et ainsi améliorer la production et la productivité agricoles et dans l’optique de rentabiliser la subvention des engrais, les dispositions à prendre sont entre autres :
 sensibiliser sur la question l’ensemble des acteurs concernés ;
 programmer et réaliser les trois passages pour l’échantillonnage afin l’ensemble des stocks puisse être contrôlé conformément au plan de contrôle de la DNA
 Former les agents chargés du contrôle ;
 Renforcer les capacités du laboratoire sol-eau-plante de Sotuba (Moyens humains, matériels et financiers) ;
 Rendre systématique le contrôle obligatoire de tous les stocks d’engrais destinés au Mali ;
 Relecture des textes législatifs et règlementaires en vigueur ;
 observer la rigueur (Etat) dans l’application des textes relatifs au contrôle de qualité des engrais.

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